What’s the secret to good comedy? Timing. (noa)

J'ai les meilleurs projets pour ton âme (Non, y'a pas d'quoi s'affoler)
Les êtres humains ont l'amour ou l'ont pas

10.05.2009 C’est drôle quand t’y penses. Ils t’foutent toute la nuit dans un putain de placard pour être bien certain que tu vas y rester. Sortir du placard c’est vraiment une expression à la con. Si ça devait s’résumer à ça avouer qu’on préfère la gente masculine et non putain pas moyen, j’aime les femmes, j’aime leur…leurs courbes oui. J’aime leur sein, leurs drôle de truc là sur le bout du sein. Le téton oui. Faut retenir de vomir, faut tenter d’avoir la trique en y pensant, parce qu’ils vérifient que ça te fais bien bander d'avoir une femme en face de toi. Il vérifient tout ces connards.Que tu sois un bon ado normal. Ils t’enferment sans te dire l’heure ou le jour. Juste tes pensées pour t’faire tenir. Et ces connards ils te disent de réfléchir à ce que tu dis, à ce que tu fais car le grand barbu là-haut il n’est pas d’accord. J’me dis qu’ils ont une drôle d’interprétation de l’acceptation, du pardon, de l’amour ces putains de connard en toge. Bref, ils t’enferment sans qu’tu saches combien d’temps tu y restes et tu penses à tes erreurs. Moi j’pense à la connerie qu’j’ai faite d’inviter Marcus Hellingway dans ma chambre ce soir-là. D’penser que ce cher Noa Renton, j’parle bien d’mon mégalo de père c’te fois, ne viendrait pas ouvrir en grand cette porte en entendant mon lit grincer. Jamais je n’aurais cru l’voir attraper ce pauvre marcus et le jeter dehors encore à poil. Jamais je n’aurais cru entendre les hurlements de ma mère, outrée de voir que son fils chéri s’amuse bien plus que d’hurler sur la violence de mon hystérique de vieux. Putain mais laissez-moi aimer ma vie. NON. Le lendemain j’me suis retrouvé à les supplier, à même pleurer et c’était sincère encore à c’moment-là, de pas m’laisser monter dans cette grande voiture avec tous ces connards. Si j’avais invité Vickie au lieu de Marcus ce soir-là, j’serais pas là, et je serais surement encore un peu sain d’esprit. PARCE QUE restez dans un placard pendant des jours ou des heures ou je n’en sais foutrement rien, bah ça fout les neurones en bouillis. BAH OUAIS. Quand t’es un jeune adolescent qui construit sa pensée et que ta putain de pensée tu l’entend à haute voix parce que t’a personne à qui parler tu deviens maboule, complètement chtarbée. C’est surement aussi à cause des séances où ils te foutent un casque sur la tête, des fils de partout et tu t’retrouves électrocuté dès que tu bandes en voyant des images jugées « contre nature » sur un écran. Par contre te foutre une dose incroyable de neuroleptiques dans le corps, ça, ce n’est pas jugée comme contre nature. CA NON. Du coup j’me retrouve dans ce placard, les neurones bousillés, et j’me rend même plus compte si je pense ou si j’parle à haute de voix depuis tout à l’heure, vous me direz de toute façon mon ptit gars t’es foutu.

Y'a pas la place pour toute ma personnalité sur ton putain d'étendard
T'es vantard, t'es dans ta matrice qu'est en panne
Les lampadaires, rigole, rigole, rigole, rigole, t'es rrant-ma

14.07.2013 J’ai eu mon bac mais je ne sais plus comment. La vie reprend son cours quand ils t’lâchent dans la fausse au lion avec un certificat jaune qui assure ton retour à l’état normal. Le diable est sorti de moi. Je suis sain. Je suis pure Noa. S’il seulement ils avaient idée à quel point c’est faux. Un diable était peut-être sorti, mais dix démons étaient rentrés. Du moins maintenant, j’m’approcherais plus des hommes. L’idée de voir leur corps nue me provoque des envies de vomir. J’contrôle rien, c’est devenu un réflexe, un automatisme bien travaillé pendant quatre ans. Ils m’ont laissé avec une belle addiction aussi, de quoi vouloir étriper ou brûler toute pharmacie qui refuserait de m’laisser prendre ce que je veux. DE LA DROGUE. DES MÉDICAMENTS OU JE VOUS BUTERAIS TOUS. J’m’entend le penser, j’ressens même une drôle de peur pour moi-même. J’suis pas à l’aise, comme dans un nouveau corps qui ne m’appartient pas. L’impression de la partager avec mon esprit trafiqué. PAS à l’aise. Quand j’dors c’est pire. Alors j’dors pas, j’dors plus. En rentrant, j’ai eu le droit aux embrassades, aux pleurs, aux mains sur la tête, dans le dos. La famille fière de moi, « tu es soigné mon fils. Tu es bon ». Putain maman si tu savais à qui tu venais d’ouvrir ta porte. Simple, à ton futur bourreau. J’ai l’cœur glacé, figé là-bas. Du mal à reprendre ma vie. Ils ont bouffé mon adolescence. Bouffé mes meilleures années. Et je suis tout sauf sain. Tout sauf pure. Donnez-moi des medocs. Je fugue ce soir-là. J’me retrouve dans les rues, à essayer de choper tout ce qui passe. J’découvre un truc, un amphète. Du speed j’crois bien. Et ça entre dans mon système sans jamais plus vouloir en sortir. C’te nuit-là, fut la meilleure de toute ma vie. Reborn. J’me sentais vivant comme je ne l’avais jamais était et j’ai vu c’gars, j’sais plus comment il s’est retrouvé sur ma route et j’étais fou de vie et de rage. Son visage m’plaisait et c’était mal, alors j’lui ai explosé sa tronche. On s’est battus sans raison, comme des cons. Drogué un peu lui aussi. Un drôle de tatouage qui m’donner l’impression de bouger et d'être vivant. Quand on a fini, la gueule en sang, il m’a tendu une clope, j’lui ai tendu le reste de speed. J’pensais pas être partageur. M’a plu, j’crois bien. Drôle de mec avec qui la vie serait moins pénible.

☆ Depuis combien de temps êtes-vous à Harvey ? J'y suis né, dans un bel hôpital accompagné d'une petite fille, ma soeur jumelle. Elle braillait à c'que dit maman, alors qu'moi j'disais rien. J'ai pas pleuré. Enfant très calme. J'ai passé toute ma vie à Harley, j'connais les recoins, les cachettes, les secrets. Sur vingt cinq ans de vie, j'ai abandonné que trois ans à harley, pour m'retrouver...dans un endroit bien sympathique. C'est une autre histoire. J'sens qu'Harvey me quittera jamais et moi jamais je pourrais quitter harvey. J'y mourrais j'en suis certain.

☆ Quel quartier habitez-vous ? Quelles sont vos impression ? J'me suis installé dans l'fourth ward. J'ai été jeté à la rue après la dernière engueulade avec maman. J'ai créché un peu partout du plus beau au plus sale des quartiers. Puis elle est morte, une belle somme dans le compte en banque à suivis. J'suis tombé sur une grande maison en ruine, un truc complètement condamné, désaffecté où pleins de squatteurs venaient se piquer. Coup de tête comme toujours j'crois bien...j'ai acheté la baraque il y a deux ans maintenant. Et j'm'y sens bien, je construit tout petit à petit. L'impression de re construire ma vie en métaphore. L'quartier fourth ward est pas le plus beau, si c'n'est l'pire. Des rues dégueulasse et d'la pauvreté étaler. Mais c'est facile de trouver sa came, puis quand on connait les gens on s'y sent bien. J'm'y sens très bien moi. L'impression d'être à ma place pour une fois.  

☆ Quel est votre position concernant le programme mis en place par la ville ? Pensez-vous que cela joue un rôle dans les guerres puériles qui s'y déroulent (gangs, pouvoir) ? répondre ici, votre réponse doit être un minimum développée, soit en quelques lignes. répondre ici, votre réponse doit être un minimum développée, soit en quelques lignes.

☆ Dites-nous, quel est votre plus grand secret ? je suis excessif, maman me l'a toujours dit. J'sais pas trop c'qui s'est passé après l'couvent. J'ai un peu perdu les pédales je crois bien. Y'a eu des côtés d'moi qui sont ressortis. L'genre de côté qui interpelle les médecins, qui fait grincer des dents les psychiatres. Un petit mélange épicé de graines dans l'cerveau.
J'me suis retrouvé chez moi, le bras brûlant, d'la suie sur le visage, sur les fringues. J'me rappelle pas, je me rappelle de rien. Juste de l'appel d'un flic m’annonçant que la maison de mes parents avait brûlé, que ma chère mère était dans le coma. Qu'elle n'avait pas grande chance de se réveillers.
Non. Noa n'était pas là. C'était un accident.  
J'me rappelle du regard de mon père, du dernier mensonge pour me protéger, avant de disparaître de la ville. De m'abandonner à mon sort et à mes vices qui pourrait nous détruire. De l'enterrement de maman, des pleurs et du vide dans l'fond d'mon cœur glacé.
J'crois bien qu'l'secret c'est celui qui se cache dans ma tête, qui m'chatouille les parois du crâne et qui m'fait parfois rire jusqu'à en effrayer tous l'monde, qui m'fait oublier c'que j'ai pu faire les nuits passés.

☆ Êtes-vous le seul au courant, ou avez-vous mis d'autres personnes dans la confidence ? J'l'avoue, je suis terrorisé par le confinement. Depuis ce putain d'couvent, pas moyen de m'envoyer quelque part à nouveau. Hors de question d'finir en HP, encore moins dans un cabinet d'un joyeux psy sadique. Y'a qu'mon père qui pourrait m'faire sombrer. Et peut-être les flics qu'il a gracieusement payés. Ou les médecins qui ont commencé à m'diagnostiquer. Mon père est le seul qui me protège de ça, de moi, d'eux. J'l'ai épuisé, j'l'ai usé jusqu'à la moelle et je pense pas que ça soit normal qu'une partie de moi y ressentes du plaisir.

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